BOGIE X
Le châssis de ce bogie était constitué de deux brancards ou longerons en acier moulé, échancré dans l'axe des essieux. Les bords de cette échancrure servaient de. plaques de garde aux boîtes d'essieux.
Les deux longerons étaient réunis par deux traverses intermédiaires en «acier moulé » et par deux traverses de tête en profilé, deux cornières réunissaient les traverses et servaient de filets de frein.
La traverse danseuse prenait appui à chaque extrémité sur deux groupes de quatre ressorts à pincettes. Les ressorts à pincettes reposaient à leur tour sur le sommier supporté par deux bielles de suspension articulées, à une extrémité sur les tourillons du sommier et à l'autre extrémité sur un axe passant dans une partie en saillie des traverses intermédiaires.
Les bielles de suspension n'étaient pas réglables, elles faisaient un angle de 10°à 11° sur la verticale et étaient convergentes sur le sommet du bogie.
Entre les traverses intermédiaires et la traverse danseuse, il existait un certain jeu (jeu théorique de 4 mm, entre les brancards et la traverse danseuse),il existait également un jeu assez important (jeu total : 60 mm).
Grâce à ces jeux, la traverse danseuse et par suite la traverse pivot et le reste du véhicule qui en était solidaire pouvaient se déplacer légèrement par rapport au châssis de bogie. Lorsque les causes du déplacement avaient disparu, la caisse était aussitôt rappelée dans son état normal ; ceci provenait de ce que l'obliquité des bielles, modifiée par le déplacement de la traverse danseuse, tendait comme déjà dit, à reprendre sa position d'équilibre stable.
C'étaient les ressorts à pincettes qui amortissaient les chocs dus à l'attaque des courbes par les essieux, au passage de ceux-ci dans les appareils de voie, et tous les chocs latéraux qui pouvaient se produire en service. Les ressorts hélicoïdaux amortissaient les chocs dus aux joints des rails ou autres inégalités de la voie. Ils étaient placés par groupe de trois, emboîtés les uns dans les autres. Les deux ressorts intérieurs avaient les spires dans le même sens, le ressort extérieur avait un pas de sens contraire.
Les ressorts hélicoïdaux étaient placés entre deux cuvettes, l'une venue de fonderie, sur le longeron du châssis de bogie, l'autre boulonnée entre les deux flasques du balancier équilibreur. C'est donc le balancier équilibreur qui finalement recevait toute la charge supportée par le bogie et qui avait- pour mission de la répartir sur les boîtes d'essieux.
Le rôle des balanciers était très important, par leur liaison élastique avec le châssis de bogie, et grâce au jeu vertical des boîtes dans les plaques de garde, ils donnaient aux essieux et par suite aux quatre roues la possibilité de ne pas rester dans un même plan sans déformation du châssis, dans les différents cas perturbateurs signalés plus haut.
Le balancier des bogies X était formé de deux flasques en acier forgé de la catégorie « B » de 40 kg/mm2 de résistance à la traction. Les deux flasques étaient réunis par les embases des cuvettes, siège des ressorts hélicoïdaux, par des entretoises boulonnées et surtout par des étriers, ou sommiers d'appui, ou patin qui reposaient sur le sommet des boîtes.
Les étriers étaient des pièces en acier moulé, de section en U. Ils étaient fixés par leurs ailes sur la face extérieure des deux flasques au moyen de boulons tournés à tête fraisée (intérieur) et à un écrou crénelé (extérieur).
Les balanciers constituant une des pièces maîtresses du bogie, en tout cas, celle sur laquelle reposait la sécurité devaient être retirés du service dès l'apparition d'une fissure, qui pouvait se produire particulièrement dans les arrondis intérieurs des différents cols de cygnes.
Les boîtes d'essieux étaient du type l, modèle 9 ou 13 à parking. Les essieux étaient du type l à centre plein.
Les glissières entre lesquelles coulissaient les boîtes étaient fixées par des boulons à écrou crénelé sur les plaques de garde des longerons de bogies.
Les jeux théoriques entre les glissières du bogie et de la boîte étaient dans le sens longitudinal et transversal de 3 mm. Ces jeux pouvaient respectivement atteindre comme maximum à ne pas dépasser 5 mm et 8 mm.
Pour maintenir le parallélisme des glissières, les plaques de garde étaient réunies à leur partie inférieure par des entretoises boulonnées.